Le roi est mort, vive le roi ! Ça, c’est ce qu’on connaît. Chez Ionesco, auteur de théâtre absurde, le roi Bérenger 1er s’effondre et tout s’effondre avec lui. Dans cette cérémonie des écroulements, dans ce cirque extraordinaire, la vie et la mort dialoguent pour métamorphoser notre peur en rire, notre déni quotidien en conscience éveillée.
Incarné par Jean Lambert-wild et son clown blanc « Gramblanc », ce roi Bérenger n’est peut-être qu’un clown qui cherche un rire apaisant pour ne pas étouffer lorsque le temps lui file entre les mains. « Tant qu’on est vivant, tout est prétexte à littérature » disait Ionesco.
Et si Ionesco prête à rire, c’est bien un rire utile et nécessaire. Jean Lambert-wild prévient :
« l’esprit clownesque » d’Eugène Ionesco fait du rire une larme désaltérante, où notre conscience peut s’abreuver pour ne pas « mou-ou-ou- ou-ou-ou-ou-rir ».
Photo d’illustration : Tony Guillo